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Article: Les packagings

The packagings

Les packagings

Trois ans pour développer des packagings en France ; un délai étonnamment long comparé à ma capacité à créer et à sortir un article en porcelaine ou en métal en moins de six mois, de la conception à la production. Qui aurait cru que l'emballage se révélerait plus complexe à élaborer que le produit lui-même ? Voici le récit de mon périple.


Premières déceptions

L'aventure débute par un appel d'un commercial particulièrement persuasif, représentant une entreprise de packaging de luxe, déjà partenaire de marques prestigieuses. Il me fait rêver, me promet monts et merveilles, le tout à des prix défiant toute concurrence. Rétrospectivement, ces tarifs auraient dû m'interpeller, mais à l'époque, ma méconnaissance des prix du marché me poussait à l'optimisme. Séduite, je valide les prototypes et lance ma première commande.

Imaginez ma surprise à réception : chaque boîte avait ses bords décollés, rendant l'ensemble inutilisable. Le fournisseur, contacté immédiatement évoque des problèmes de colle, des conditions de stockage inadéquates, des explications peu crédibles. S'ensuit alors une période de relances infructueuses, de silences, d'excuses fallacieuses et de nouvelles livraisons tout aussi décevantes. J'ai finalement tranché pour changer de fournisseur, quitte à payer plus cher pour une qualité garantie.

Le second prestataire, lui aussi renommé, semblait professionnel. J'ai revu mon budget à la hausse suite à ma précédente mésaventure. Il m'explique en détail les options envisageables dans mon budget. Nous convenons d'un devis détaillé, qui prend un mois à arriver, avec des coûts doublés ! Lorsque je l'interroge sur cette différence, il devient défensif et agressif, niant les tarifs initialement évoqués. Impossible de collaborer dans ces conditions ; je passe donc au suivant.


En quête d’innovation

La quête se poursuit. Comment transformer ce packaging en quelque chose de plus qu'une simple boîte ? Comment lui donner une seconde vie, évitant ainsi que ce beau papier finisse à la poubelle ?

Je songe alors au tissu. Et si le packaging était en réalité un élégant tissu enveloppant ma vaisselle ? Inspirée par le furoshiki, emballage traditionnel japonais, j'envisage d'utiliser un carré de tissu pouvant servir de serviette de table. L'idée est séduisante, et je me lance dans la création de prototypes en lin, confectionnés par une manufacture bretonne.

Le concept est écologique, le prix abordable, mais le résultat n'est pas à la hauteur de mes attentes. Le pliage ne s'adapte pas bien à toutes les formes de porcelaine, donnant un aspect négligé. À contrecœur, je dois abandonner cette idée. Mais la recherche continue, toujours à la quête de la solution parfaite.

Une tentative artistique

Je réoriente radicalement ma stratégie, me détournant du papier pour explorer un matériau inhabituel : une mousse noire issue du pétrole, séduisante de par sa texture raffinée. Vous criez sans doute au scandale, vu son caractère non-recyclable. Toutefois, j'envisage une démarche artistique : et si chaque boîte devenait une œuvre d'art, un ornement à exposer sur une étagère, tel un totem ? Un coffret unique, conçu pour préserver nos objets les plus précieux ? Surtout, si les prototypes s’avéraient concluants, j’aurais pu sourcer une mousse recyclable.

Je fais donc appel à un artisan de longue date en Sologne. Malgré des coûts initiaux élevés, l'idée me paraît prometteuse. Les résultats sont intéressants, mais le processus de fabrication s'avère complexe et coûteux, dépassant les capacités de l'atelier et s'avérant non-adaptable à grande échelle. Je fais donc face à un nouvel échec.


Retour aux bases

Résignée, je reviens à une approche classique : une boîte en carton carrée, munie de calages en mousse pour protéger mes articles, simplement recouverte d’un beau papier. Je me mets à la recherche d'un nouveau fournisseur et contacte une entreprise spécialisée dans les mousses de calage, qui me recommande un partenaire pour le carton.

Sans grande conviction, je prends contact. À ma surprise, l'échange est positif : courtoisie, dynamisme, conseils avisés et écoute attentive. Un premier devis rapide pour une boîte standard me semble juste, mais une hésitation persiste. L'utilisation de mousse de calage, à la fois non-écologique et onéreuse, me déplaît profondément et je ne suis pas séduite par l'esthétique de la boîte carrée classique. Je décide de faire une pause et de prendre du recul.

Quelques mois plus tard, les fêtes de Noël approchent à grands pas. Je reprends ma réflexion depuis le début et redéfini mon cahier des charges : un packaging de luxe, entièrement recyclable, apte à protéger des articles en porcelaine, esthétiquement valorisant et fonctionnel, avec un système de calage amovible, tout en incarnant l'esprit de la marque.

Je choisis alors de concevoir la boîte, non comme un simple emballage, mais comme un véritable objet. Un tiroir bordé d'un papier effet tissu sur le contour haut et bas de la boite, et d'un papier lisse pour les côtés et la face avant. Il est muni d'une poignée tournée en aluminium et gravée de mon nouveau logo, reprenant les lignes de mes articles en métal, lui conférant ainsi une allure contemporaine. Le choix de la couleur bleu marine, omniprésente dans mes produits, s'impose de lui-même.

Les devis sont validés, les coûts sont élevés, mais justifiés, les prototypes suivent, enfin la production. En 4 mois, l’affaire est bouclée. Les premières boites sont livrées, les retours client sont extrêmement positifs.


Une lesson de persévérance

Cette expérience m’a appris à ne pas baisser les bras et surtout de rester fidèle à soi-même, le résultat finira bien par être au rendez-vous.

J’espère que ces boîtes vous plairont autant qu’elles me plaisent. Je serais ravie de savoir qu’elles trouvent une seconde vie chez vous. Votre appréciation me tient particulièrement à cœur.

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